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A ton service !


Me voilà sur les terres Allemandes direction ma première expérience chez un hôte Workaway. Il s'agit d'une plateforme internet permettant de mettre en lien des personnes ayant besoin de services et d'autres pouvant en donner, nourri et logé, entre 4h et 5h de travail par jour, 5 jours par semaine, la formule est plutôt alléchante !


D'autant plus que l'offre est aussi variée que pourrait l'être la demande, chaque hôte ayant des besoins particuliers qu'il te propose de combler, il suffit alors d'échanger quelques messages, d'accepter mutuellement la collaboration pour un temps donné et c' est parti pour une aventure humaine unique !


Je fus donc immergé dans un petit village nommé Heuchlingen dans la partie Sud du pays, mon hôte n'étant pas présent la semaine de mon arrivée, je suis accueilli par Kyo, un autre volontaire Workaway de nationalité Thaïlandaise.


La maison est sur plusieurs étages, un grand jardin à entretenir, des travaux à faire, quelques poules sur lesquelles veiller, et cuisiner avec ce qu'il y a sur place, le tout au sein d'un lotissement paisible.


Rapidement, une complicité s'installe avec Kyo, et ce n'est qu'à la fin de la semaine qu'Alex, le propriétaire se décide à revenir, je découvre alors un homme pétillant avec une douceur dans les yeux, laissant entrevoir la pureté de son cœur, il serait prêt à te donner tout ce qu'il a sans rien demander en retour !



Mais mon week-end fut rythmé par une tout autre aventure...

En effet, notre cher Kyo avait un désir, celui d'aller visiter le Liechtenstein, un tout petit pays situé entre l'Allemagne, l'Autriche et la Suisse, ni une ni deux, nous voilà le pouce tendu au bord des routes avec pour objectif, faire l'aller-retour sur deux jours, soit 500 kilomètres parcourus au total.

Nous arrivons donc à Vaduz, capitale du pays, où nous sommes accueilli par Bolaji, un Nigérian vivant en collocation, avec sa femme, enceinte de 7 mois, un autre Nigérian, un Tunisien et une Roumaine... auxquels viendront s'ajouter 3 autres Couchsurfers, une Allemande, un Ukrainien et un Indien, en prenant en compte Kyo, Thaïlandais et moi-même, nous sommes en présence d'une belle brochette de diversité !

Après une visite du centre ville ainsi que du château de Vaduz, nous voilà de retour pour une soirée aux couleurs du monde ! Pour l'occasion, Pascal, le deuxième Nigérian de la collocation nous prépare un met de son pays, à coup de machette sur une tête de cabri, tout en suçant une gencive afin d'en extraire le jus, il nous assure que c'est délicieux!

La soirée se déroulera tout en douceur, avec ce panel de culture entrant en résonance, l'enrichissement mutuel est garanti (la tête de cabri n'a pas fait l'unanimité, plusieures personnes étant subitement devenues végétariennes pour la soirée, ahah).

Le lendemain, après quelques remerciements et la visite du « Wooden bridge », un des endroits immanquable lorsque l'on visite la vallée, nous revoilà le pouce tendu, espérant rentrer dans la journée...

Les conducteurs s’enchaînent, parfois quelques longues heures d'attente, mais nous arrivons à destination sans encombre, le cœur rempli de gratitude pour toutes les personnes qui ont accepté que l'on fasse un bout de chemin ensemble !

Notre périple nous conduira dans la ville de Lindau, une île sur le lac de Constance, passant par un déjeuner en Autriche, une virée avec une famille bosniac, ainsi que Laela, une femme musulmane adorable qui était prête à nous donner son panier de provision tellement son cœur était débordant de générosité !


Nous arriverons à destination au crépuscule, enrichis de toutes ces belles rencontres, plus surprenantes et improbables les unes que les autres.

La semaine qui suivi fut l'occasion de célébrer les 44 ans de notre hôte, et de s'occuper à faire des barrages de pierres dans le ruisseau adjacent à la maison, fixer des meubles aux murs, faire des retouches de peinture, ainsi que des travaux d'isolation, sans oublier ma participation timide à l'extermination d'un rat à coup de pelle, ce dernier était coupable de gourmandise envers les œufs de nos chères poules, il faut croire qu'il était au mauvais endroit au mauvais moment, il sera tout de même enterré dignement au pied d'un arbre, non loin du ruisseau !

A cela s'ajoute de longues heures de cuisine non négligeable, où je réaliserai alors mes premiers pestos, ortie et ail des ours fraîchement cueillis, pain et chapati maison, m'enrichissant chaque jour un peu plus des secrets culinaires de Kyo, qui n'a pas la main légère sur les épices !

Notre hôte nous cuisinera également un tiramisu et une spécialité locale à base de Spaetzle, pâtes gentiment préparer par sa mère, un délice !


Une première expérience Workaway où règne la confiance, basée sur un échange de services mutuels qui n'a pas de prix.

Je me surpris à donner de mon temps sans compter mes heures, me fiant à une échelle assez personnelle permettant de légitimer ma présence, nourri par la satisfaction d'un travail bien fait, le tout consolidé par la joie scintillant dans les yeux de mon hôte à la vue du travail effectué dans son foyer !

 


La suite de l'aventure se déroula dans le centre Vipassana Allemand !


Souviens toi « Le Noble s'y lance » ... Cette expérience fut possible grâce à des bénévoles qui ont donné de leur temps pour que je puisse me concentrer exclusivement sur la pratique, et bien, cette fois-ci, j'ai choisi d'endosser ce rôle en vivant dans les coulisses du centre !




Nourri, logé, je faisais parti de la « kitchen team », plus de 130 bouches à nourrir chaque jour, l'expérience fut très enrichissante, d'autant plus que nous méditions au minimum 3h réparties sur la journée.


Alors que les étudiants s'en tenaient au « noble silence », nous étions invité à pratiquer le « noble speech », il s'agit de veiller à tenir un parlé juste, sans mensonge, ni médisance.


Au quotidien, les tâches sont réparties le plus souvent par volontariat, et personne ne s'installe vraiment dans une fonction particulière, si bien que le manager en charge des étudiants peut très bien se retrouver un cuisine à récurer les assiettes si besoin, l'objectif étant le bon déroulement de l'ensemble et le bien être du groupe, alors chacun y met du sien !


J'ai d'ailleurs particulièrement apprécié les réunions journalières de la « kitchen team » commençant et finissant par quelques minutes de méditation, comme un sas permettant d'entrée et de sortir d'une activité à une autre, l'esprit serein... C'est alors qu'une fois les modalités techniques énoncées, chacun est invité à partager son ressenti du jour, ses potentielles émotions, son humeur dans l'instant !


Un partage conscient permettant de poser les choses afin qu'aucun conflit, malentendu ne puisse émerger, chacun se sent alors écouté, compris, à sa juste place.

Quel bel exemple de travail collaboratif où le bien être de chacun est pris en compte et la paix intérieure, une trame de fond !


Cependant, j'avais de quoi m'occuper, entre le travail en cuisine et la méditation, j'étais aussi responsable du « dinning hall », devant m'assurer de la propreté du lieu et d'un service de qualité à l'heure des repas, veillant à ce que personne ne manque de rien.

A ma charge également, les discours des étudiants internationaux qui préféraient l'écouter dans leur langue natale, une pièce spéciale leur était attribuée à cet effet, je gardais un oeil sur le bon déroulement des opérations.



Cette expérience de travail collectif en conscience m'a permis de comprendre, d'une part, comment il est possible dans le cadre d'une vie active, d'y intégrer la méditation, permettant de calmer le mental et les émotions éventuelles afin de pouvoir accomplir son travail de manière optimal, et d'autre part d'apprendre à vivre ensemble, simplement, sans faux semblant, sans superflu, et mettant un point d'honneur sur la communication, sorte de mayonnaise essentielle à l'harmonie de l'ensemble.



 

Chaque jour un peu plus, j'apprends, et me met au service de l'autre, et cela me permet de vivre simplement, humblement, je donne, je donne et je reçois en abondance !

Il ne me faut rien de plus pour être pleinement heureux, je suis alors ce chemin, celui qui m'a amené jusqu'ici mais qui continue encore et toujours plus loin dans la connaissance de mes capacités insoupçonnées, autour de moi résonne la douce mélodie de mes rêves, celle que je décide de vibrer et de suivre aveuglement.

C'est ainsi que tel un papillon de nuit apercevant la lumière au loin, j'avance pas à pas, inexorablement attiré vers l'inconnu !



 

Bonus


Et pendant ce temps dans la contrée Berlinoise, je suis invité à faire vibrer les fondations de la Siegessaule, mieux connue sous le nom de colonne de la victoire ou encore l'Else d'or !



Tu en veux encore, et bien voici mon dernier article : "L'Instinct présent"

 

Et n'oublies pas que le futur appartient à ceux qui croient en la beauté de leurs rêves !

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